Biographies

On connaît les maries-salopes, les maries-couche-toi-là, les mari-édeuzenfans, on dit même qu’il existe des

vierges-maries, le plus souvent en plâtre peint dans les églises, mais une marie-pétrolette, c’est quoi ?

 

Une marie-pétrolette, c’est tout d’abord de l’énergie, du peps, de la présence. C’est qu’on ne se place pas

impunément sous le saint patronage d’une petite motocyclette qui, il y a 120 ans, fut l’unique deux roues

capable d’achever le tout premier Paris-Bordeaux-Paris, ou sous celui des pétroleuses qui, bien avant

Johnny, avaient trouvé le truc pour “allumer le feu” dans les rues parisiennes.

 

Les chansons de Marie Pétrolette nous parlent de la vie d’une jeune femme d’aujourd’hui dans une ville

moderne. Alternant l’humour grinçant et des airs plus mélancoliques, elles se demandent, et nous

demandent, si la peur d’être seul.e ne fausse pas toutes nos actions et si le besoin d’être aimé.e n’est pas

le dangereux moteur qui nous fait foncer dans le vide. Sans jamais basculer dans le pathos, soutenues par

une musique vivante et par des sentiments portés par les facettes de sa voix, ces chansons nous parlent

surtout de nous-mêmes.

 



Marie Pétrolette n’est pas de Bordeaux, pas de Paris non plus, d’ailleurs, elle est née dans les Vosges où, au contact d’un père musicien, elle rencontre très tôt le chant et la guitare. Étudiante, elle fait ensuite partie d’une troupe de théâtre et s’initie à l’improvisation. Est-ce là qu’elle découvre les valeurs féministes qui vont sous-tendre bon nombre de ses chansons ? Toujours est-il que c’est dans ces spectacles, puis en apprenant l’art du clown et celui du conte, que lui viennent le goût de la scène, celui de la performance et le plaisir de se produire devant, pour et avec un public.

Marie Pétrolette était encore il y a peu bibliothécaire pour enfants. La médiation culturelle, le partage, le “tu vas voir, j’ai adoré”, c’était un peu son quotidien. Raison pour laquelle, quand elle a commencé à chanter dans des bars, il y a six ans, elle a choisi de reprendre les chanteurs qu’elle aimait, même s’ils étaient peu, voire pas, connus de la plupart de ses auditeurs. Il y avait Barbara, bien sûr. Tout le monde connaît peu ou prou Barbara. Mais Bernard Dimey ? Mais Odette Laure ? Mais Patachou ? Marie Pétrolette évolua donc d’abord dans l’univers canaille des filles de joie et des petites frappes avec, parfois, de grands éclairs de poésie (La Tendresse, Les Gens qui doutent, J’aimerais tant savoir). C’est grâce à ces grands noms qu’elle va peu à peu apprivoiser ses instruments : la guitare et l’accordéon, puis le piano… et surtout une voix, tour à tour gouailleuse ou grave, puissante ou sensuelle, une voix qui, rapidement, voulut des mélodies capables de montrer tout ce qu’elle savait faire.